Dans le cadre du projet de loi Justice étudiée ce mois-ci, j’ai souhaité visiter la Maison d’arrêt pour femmes de Versailles. J’ai pu échanger longuement avec Kamal Abdelli, directeur de l’établissement, et Marie-Emmanuelle Crouzilles, directrice des services pénitentiaires d’insertion et de probation.
Si l’administration pénitentiaire a bien sûr comme mission la garde des détenus, elle agit également pour prévenir la récidive et contribuer à l’insertion ou à la réinsertion des personnes. Cette mission relève tout particulièrement des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP).
Et l’enjeu est de taille puisque les chiffres de 2020 montrent que 52% des personnes détenues sont sans diplôme. À Versailles, des programmes de formation sont développés en partenariat avec Pôle emploi et les missions locales, axés sur des domaines tels que l’hôtellerie et le commerce. Les conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation travaillent avec les détenues pour construire un projet concret après leur sortie.
Actuellement, les SPIP accompagnent 2 200 détenues sur toutes les Yvelines pour préparer leur sortie en milieu ouvert. Une réinsertion réussie se traduit par la création d’un projet concret d’emploi et l’obtention d’un hébergement. Ces conditions permettent de faciliter la durabilité de leur réinsertion.
Cette visite a été l’occasion de découvrir le fonctionnement global d’une maison d’arrêt et d’évoquer les difficultés auxquelles font face les établissements pénitentiaires en général: surpopulation carcérale, problématiques de recrutement du personnel et également la question du travail des détenus en détention.
Ces préoccupations ont été celles de l’Assemblée nationale lors de l’adoption du projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de la justice 2023-2027, adopté le 18 juillet et le sujet du travail en prison fera l’objet de propositions pour la loi Plein emploi qui arrive dès septembre à l’Assemblée nationale.
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