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Terres rares : Souveraineté et acceptabilité, un équilibre nécessaire

Dernière mise à jour : 8 janv.

Le sujet des terres rares est aujourd’hui au cœur de nos préoccupations stratégiques. Ces métaux essentiels à de nombreuses technologies, des smartphones aux voitures électriques en passant par les éoliennes, sont devenus un enjeu majeur pour notre souveraineté économique et technologique. L’examen récent, en Commission des Affaires étrangères, du rapport sur notre stratégie d’approvisionnement en terres rares a été l’occasion de poser une question essentielle : comment concilier ces impératifs stratégiques avec les préoccupations sociales et environnementales légitimes qu’ils suscitent ?


Des ressources critiques pour notre avenir

Les terres rares, bien qu’extrêmement dispersées dans la croûte terrestre, sont indispensables à la transition écologique et numérique. Elles permettent la fabrication de technologies moins énergivores et plus performantes, éléments centraux pour atteindre nos objectifs climatiques. Cependant, leur extraction reste principalement concentrée dans quelques pays, notamment la Chine, qui contrôle près de 60 % de la production mondiale et la quasi-totalité du raffinage.

Cette dépendance stratégique n’est pas sans conséquences. Les tensions géopolitiques actuelles montrent combien il est risqué de dépendre d’une seule puissance pour des ressources aussi cruciales. Renforcer notre souveraineté en diversifiant nos approvisionnements et en développant des capacités européennes d’extraction et de transformation est donc impératif.


L’acceptabilité sociale et environnementale : un défi incontournable

Lors de mon intervention en Commission, j’ai souhaité mettre en lumière un enjeu parfois négligé dans ces discussions : celui de l’acceptabilité sociale et environnementale des projets miniers. Si la souveraineté économique est essentielle, elle ne peut se construire sans tenir compte des préoccupations des citoyens et des impacts environnementaux des projets envisagés.

L’extraction minière, qu’elle ait lieu en France, en Europe ou ailleurs, reste une activité intrusive pour les territoires concernés. Elle soulève des questions de préservation de la biodiversité, de gestion des déchets et d’utilisation des ressources en eau. Mais elle interroge aussi sur la manière dont les populations locales sont consultées et associées à ces projets.

Ma question à ce sujet portait sur la manière dont nous pouvons intégrer ces dimensions dès la conception des nouveaux projets miniers. Comment concilier les enjeux de souveraineté avec les inquiétudes des citoyens ? Comment garantir que ces projets ne se fassent pas au détriment de l’environnement ou des droits des communautés locales ?


Vers une stratégie équilibrée et responsable

Il est essentiel que notre stratégie nationale et européenne repose sur trois piliers indissociables :

  1. La souveraineté : Nous devons sécuriser nos approvisionnements en diversifiant les sources, en développant des partenariats stratégiques avec des pays tiers, mais aussi en investissant dans la recherche pour le recyclage et la substitution de ces matériaux critiques.

  2. La transparence : Les projets miniers doivent s’accompagner d’une consultation réelle et approfondie des citoyens, en amont de leur mise en œuvre. Il est crucial de renforcer la confiance entre les porteurs de projet et les populations concernées, en garantissant une information complète sur les impacts et bénéfices des projets.

  3. La durabilité : Les techniques d’extraction doivent être innovantes et respectueuses de l’environnement. Cela passe par une réglementation stricte et l’accompagnement des entreprises vers des standards élevés.


L’Europe, un acteur clé de la transition

Ce débat dépasse les frontières nationales. L’Europe doit jouer un rôle central dans la structuration d’une filière stratégique des terres rares. L’adoption de l’Acte sur les Matières Premières Critiques (Critical Raw Materials Act) montre la volonté européenne de prendre ce sujet à bras-le-corps. Mais ce texte doit s’accompagner de moyens financiers et réglementaires adaptés, pour permettre à chaque État membre de contribuer à cet effort collectif dans le respect de ses spécificités.


Un engagement pour l’avenir

En tant que députée, mon rôle est de porter ces questions avec exigence et pragmatisme. Il s’agit d’un sujet complexe, où se croisent les impératifs de souveraineté, de transition écologique et de démocratie participative. Mais je suis convaincue que nous pouvons trouver des solutions justes et innovantes, qui répondent à la fois aux besoins de notre pays et aux aspirations de nos concitoyens.


La transition écologique et la souveraineté économique ne doivent pas être perçues comme des contraintes, mais comme des opportunités pour repenser notre modèle de développement, en le rendant plus durable et inclusif.


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